C’est une question qui revient régulièrement : devrait-on rembourser ses dettes ou épargner? Cette question est d’autant plus d’actualité aux alentours du mois de mai, lorsque les gens reçoivent un remboursement d’impôt.
Pour y répondre, rien de mieux qu’un exemple chiffré. Imaginons que Jean, 50 ans, a droit à un remboursement d’impôt de 5000 $. Il se demande s’il devrait épargner ce montant ou rembourser son prêt personnel.
Ici, quand on parle « d’épargner », cela signifie investir. Si le montant de 5 000 $ dort dans son compte chèque, Jean sera perdant en bout de ligne. Imaginons donc qu’il a un profil d’investisseur équilibré et que son taux de rendement espéré (après les frais) est d’environ 3,2 %. Pour ce qui est de son prêt, disons que le taux d’intérêt est de 5 % et qu’il vient à échéance dans 10 ans.
Naturellement, notre premier réflexe est de comparer les taux. Puisque le taux d’intérêt du prêt personnel est plus élevé que celui de l’investissement, il est logique de penser qu’il est préférable de rembourser le prêt dont le taux d’intérêt est de 5 %, plutôt que de placer l’argent à un taux de 3,2 %. On conseille d’ailleurs régulièrement de payer les dettes avec le plus haut taux d’intérêt en premier. Nous en parlions justement en janvier dernier. Cependant, ce n’est pas toujours la meilleure stratégie lorsqu’on tient compte de la fiscalité.
Si nous reprenons l’exemple de Jean, son taux d’imposition actuel est de 37 %, mais son taux d’imposition projeté à la retraite est de 25 %. Sa retraite est prévue dans 10 ans, soit en même temps que l’échéance de son prêt personnel. En utilisant notre calculateur Rembourser l’hypothèque ou épargner?, il est possible de comparer les options de Jean.
REER | CELI | Prêt personnel | |
Cotisation / Remboursement | 7 936,51 $ | 5 000 $ | 5 000 $ |
Capital investi | 7 936,51 $ | 5 000 $ | 5 000 $ |
Taux d’intérêt | 3,2 % | 3,2 % | 5 % |
Capital à l’échéance | 1 0874,93 $ | 6 851,21 $ | 8 144,47 $ |
Impôt sur le retrait | 2 718,73 $ | – | – |
Solde accumulé net à l’échéance | 8 156,20 $ | 6 851,21 $ | 8 144,47 $ |
Si Jean hésite entre investir 5000 $ dans son CELI ou rembourser son prêt personnel, il est évident que le meilleur choix financier est le remboursement du prêt. Par contre, s’il se demande s’il vaut mieux investir 5000 $ dans son REER ou rembourser son prêt personnel, le choix devient plus complexe.
Dans ce cas-ci, le taux d’intérêt n’est pas le seul élément à tenir compte. Puisqu’une contribution au REER réduit le revenu imposable au moment de la cotisation et augmente le revenu imposable lors du retrait, le taux d’imposition lorsqu’on cotise et celui du retrait doivent également être considérés dans notre analyse. Ainsi, pour Jean, la cotisation REER est légèrement plus intéressante que le remboursement du prêt personnel.