REER ou CELI, comment choisir?

Vous vous êtes peut-être déjà demandé si votre épargne pour la retraite devrait être placée dans votre REER, ou dans un CELI. Aujourd’hui, nous allons comparer ces régimes et souligner quelques avantages et inconvénients de chacun.

UNE MISE AU POINT

Avant de décrire le REER et le CELI, il faut distinguer le véhicule de placement du régime fiscal. Un REER ou un CELI ne sont pas des placements, mais plutôt des régimes fiscaux. Ce sont en quelque sorte des boîtes fiscales dans lesquelles sont déposés des placements. Ces boîtes indiquent trois choses aux autorités fiscales : comment traiter les sommes déposées dans la boîte, comment traiter les sommes qui en sont retirées et comment traiter les rendements obtenus pendant que les investissements se trouvent dans la boîte.

Le rendement est généré par le véhicule de placement qui est dans la boîte, et non par la boîte elle-même. Vous pouvez envisager un fonds d’actions ou un fonds d’obligations, par exemple, et comparer leur niveau de risque et le rendement envisagé. Lorsque vous vous demandez si votre REER donne de meilleurs rendements que votre CELI, vous décrivez le placement qui se trouve dans la boîte fiscale plutôt que la boîte elle-même.

LE REER ET LE CELI COMPARÉS

Parlons maintenant des boîtes fiscales. Les sommes déposées dans le REER vous permettent de déduire ce montant de votre revenu au moment de produire votre déclaration de revenus. L’effet est comparable à ne pas avoir gagné cette somme, ce qui fait qu’on ne vous imposera pas sur ce montant. Le CELI ne permet pas de déduction de ce type. C’est pourquoi vous recevez un feuillet fiscal uniquement pour vos cotisations au REER.

Les rendements obtenus sont traités de la même façon dans les deux boîtes fiscales. Vous n’avez pas à ajouter les rendements obtenus à vos revenus imposables. Alors que des rendements provenant de dividendes, d’intérêts ou de gains en capital sont traités différemment à l’extérieur des boîtes fiscales, ils sont tous traités de la même manière lorsqu’ils sont obtenus dans le REER ou le CELI. On dit alors que les rendements perdent leur nature.

Les deux régimes traitent les retraits différemment. Dans le REER, la somme retirée doit être ajoutée en totalité au revenu imposable pour l’année du retrait. À certaines conditions, ce montant pourrait être fractionné entre conjoints, comme s’ils avaient tous les deux retiré une portion du montant, ce qui pourrait réduire l’impôt à payer. Pour permettre le fractionnement, il faut notamment avoir converti le REER en FERR . Pour le CELI, le fractionnement n’est pas possible simplement parce qu’il n’y a rien à fractionner. Le CELI n’entraîne aucun ajout au revenu au moment du retrait.

COMMENT CHOISIR?

En théorie, une personne obtiendra le même rendement après impôts dans les deux boîtes fiscales si les taux d’impôt lors du dépôt et du retrait sont les mêmes. Ceci suppose qu’elle détient exactement le même véhicule de placement dans les deux régimes. Une personne qui anticiperait payer moins d’impôt à la retraite gagnerait à cotiser au REER. Dans le cas contraire, le CELI serait préférable.

En pratique, appliquer cette règle est très complexe. D’abord, ce calcul est valable si les règles fiscales actuelles sont les mêmes au moment du dépôt et du retrait, alors qu’il peut facilement s’écouler plusieurs décennies entre les deux. Les nombreux changements aux règles fiscales fragilisent toute prévision. En portant notre regard 30 ans en arrière, en 1990, nous constatons que le CELI n’existait pas, le fractionnement des revenus de pension n’était pas possible et le cinquième palier d’imposition fédéral n’existait pas. Il y a fort à parier que ces règles continueront à évoluer dans le futur d’une façon difficilement prévisible.

Plutôt que tenter de prédire le futur, une stratégie plus efficace serait d’utiliser les deux boîtes fiscales. Pendant les années d’épargne, vous profiterez d’une déduction de vos revenus tout en accumulant progressivement une somme dans le CELI qui servira à limiter l’impôt à la retraite. De plus, ce montant dans le CELI pourrait vous servir en cas d’imprévu d’ici la retraite. Les 12 derniers mois nous ont montré à quel point cet avantage est important…

Il peut être complexe de déterminer quels montants déposer dans quelle boîte et à quel moment retirer quoi. Plusieurs facteurs peuvent venir influencer le meilleur choix pour vous et votre situation et le choix optimal peut être différent d’une année à l’autre. Un planificateur financier pourra vous aider à y voir clair!