Par Jean-François Gervais, Pl. Fin.
Les assurances sont essentielles pour se protéger contre les imprévus financiers. Que vous soyez propriétaire d'une maison, que vous ayez acheté des biens ou que vous soyez sur le marché du travail, comprendre les types d'assurances disponibles peut vous aider à prendre des décisions éclairées.
Si vous jouez à la loterie, vous savez que « the house always wins » (la maison est toujours gagnante). Ce serait une bien mauvaise idée que d’acheter tous les billets du prochain tirage, puisque le coût total risquerait de dépasser le montant du gros lot. Sinon, Loto-Québec serait forcée de fermer boutique!
L’assurance fonctionne sur un principe semblable. Mais contrairement à la loterie, elle est parfois indispensable, surtout lorsque le risque couvert est tel que vous ne pourriez l’assumer seul. Explorons les situations où il est préférable de s’assurer et celles où il est préférable de s’en passer.
L’assurance habitation : s’assurer
Le montant d’une réclamation pour l’incendie d’une propriété peut être astronomique. À moins de disposer d’une fortune importante, une perte totale est presque toujours financièrement catastrophique et met en péril tous vos projets.
En revanche, le coût d’une prime d’assurance pour se protéger contre ce risque, bien qu’élevé, demeure abordable comparativement à une reconstruction complète. Une personne qui épargnerait la valeur de la prime durant toute sa vie n’arriverait probablement pas à financer la reconstruction d’une maison avec la somme accumulée1.
Dans ce cas, il est donc préférable de s’assurer. Vous échangez la prime contre la tranquillité d’esprit de pouvoir reconstruire si le pire devait arriver. Pour l’assureur, le risque est absorbé grâce au total des primes payées par sa clientèle; pour l’individu, c’est une façon de se protéger contre une catastrophe financière.
La garantie prolongée : s’en passer
Vous venez d’acheter un magnifique grille-pain, le modèle en inox à quatre tranches qui s’agence parfaitement à votre frigo. Et voilà qu’on vous offre une garantie prolongée. Elle couvrirait le remplacement de l’appareil s’il cessait de fonctionner dans quelques mois. La crainte s’installe : que faire?
Dans la majorité des cas, il vaut mieux s’en passer pour deux raisons :
- La Loi sur la protection du consommateur oblige déjà le commerçant à offrir une protection minimale en cas de défaut de fabrication. Cette garantie légale s’applique automatiquement.
- Remplacer un grille-pain peut être désagréable, mais pas financièrement catastrophique comme la perte d’une maison.
Mieux vaut mettre de côté la somme de la garantie : vous aurez ainsi les fonds pour acheter un nouvel appareil si nécessaire .
L’assurance invalidité : s’assurer
Si un accident ou une maladie vous empêchait de travailler, la conséquence financière serait la perte de vos revenus. Pour une courte période, il est généralement possible d’encaisser le coup. Mais si la situation se prolonge ou devient permanente, les conséquences sont graves.
Pour en prendre la mesure, multipliez votre salaire annuel par le nombre d’années restant d’ici la retraite. Pour les plus jeunes, le total peut facilement dépasser le coût d’une maison! À moins de travailler uniquement par plaisir et sans dépendre de votre salaire, l’incapacité de travailler constitut un risque financier majeur. Dans ce cas, l’assurance invalidité est essentielle.
L’assurance vie comme don de charité : s’en passer
Certaines compagnies proposent de souscrire une assurance vie dont le capital-décès serait remis à un organisme de charité. On vous met de l’avant l’avantage fiscal : les primes versées pourrait vous donner droit à un crédit d’impôt, de votre vivant ou au décès, selon la formule choisie.
Mais attention : cette stratégie s’apparente à celle d’acheter tous les billets de la prochaine loterie et s’avère souvent perdante. L’assureur calcule les primes pour maximiser la probabilité que vous les payiez assez longtemps pour lui permettre de vous verser le capital-décès… et réaliser un profit.
Or, rien ne vous oblige à passer par l’assurance. Vous pouvez faire un don dès aujourd’hui à l’organisme de votre choix et profiter des crédits d’impôt. Vous pouvez aussi épargner le montant de la prime dans un placement rapportant 2 % à 3 % après impôt : vous aurez de bonnes chances de léger un montant équivalent à votre décès, tout en gardant la liberté de changer d’idée en cours de route. Et puis, qui peut garantir que l’organisme choisi existera encore dans 30 ans ou 40 ans?
SI vous avez déjà une assurance vie depuis plusieurs années mais que vous n’en avez plus besoin, la situation est différente. Si votre santé s’est détériorée depuis, il peut être intéressant de la conserver. Dans ce cas plus complexe, consultez votre planificateur financier ou planificatrice financière (Pl. Fin.).
En résumé
L’assurance est une stratégie imparfaite, mais parfois nécessaire pour éviter le pire. Comme pour le grille-pain, si la perte éventuelle est désagréable sans être financièrement terrifiante, mieux vaut envisager d’autres solutions.
Et surtout, n’hésitez pas à en discuter avec votre Pl. Fin. : c’est la meilleure personne pour évaluer vos besoins réels et vous conseiller.
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